Ironman Frankfurt 2017

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  • Hello!

    Avant de laisser la place aux très nombreux récits de course, voici les résultats des oranges qui ont participé à l'Ironman de Frankfurt ce week-end, cadre des championnats d'Europe 2017, avec en point d'orgue, la qualification de Daniel pour Hawaï! Conditions optimales pour le vélo (sans vent) et accablantes pour le marathon (31degres), chacun aura eu des hauts et des bas…

    Hommes Scratch (2'171 classés)

      29 Besse Daniel        8:50:42 |   48:31   (11) | 3:33| 4:41.48   (61) |1:17| 3:15:33   (55)

      38 Besse Jean-Claude   8:56:40 |   51:12   (33) | 3:31| 4:45:53   (97) |1:08| 3:14:56   (48)

     182 Morel Philip        9:39:55 |   55:31  (123) | 4:54| 4:50:01  (154) |3:37| 3:45:53  (357)

     510 Cavedon Gilbert    10:25:37 | 1:05:00  (622) | 5:38| 5:12:05  (643) |3:19| 3:59:37  (589)

     525 Künzle Bernard     10:27:14 | 1:03:10  (475) | 7:24| 5:07:33  (532) |3:00| 4:06:08  (712)

     695 Forchelet David    10:46:25 |   59:01  (249) | 5:17| 5:04:57  (469) |2:15| 4:34:56 (1184)

     697 Ruegg Matthieu     10:46:41 | 1:00:31  (308) | 4:48| 4:55:55  (270) |2:25| 4:43:02 (1313)

     736 Schintgen Joël     10:50:18 | 1:15:18 (1569) | 7:47| 5:21:20  (901) |2:45| 4:03:09  (665)

     872 Gelb Arnaud        11:03:37 | 1:12:47 (1356) | 9:51| 5:33:53 (1226) |5:23| 4:01:43  (637)

    1697 Zmilacher Didier   12:47:19 | 1:17:45 (1747) |10:50| 6:01:22 (1775) |7:28| 5:09:55 (1685)

    1923 Guidetti Hervé     13:37:06 | 1:18:41 (1801) |11:00| 5:57:59 (1724) |6:42| 6:02:46 (2065)

     DNF Besse Pierre-André            1:04:02        | 7:58| 5:35:09        |4:24|

    Femmes Scratch (257 classées)

      28 Bongard Judith     10:11:07 | 1:08:32   (92) | 5:09| 5:07:00   (25) |2:10| 3:48:16   (36)

      52 Gerosa Cendrine    10:42:25 | 1:04:03   (43) | 5:58| 5:24:45   (55) |2:48| 4:04:52   (56)

    Bravo à toutes et à tous! thumbs up

    a+

    Philip

  • Pas foule au portillon pour écrire des comptes-rendus je vois… faut dire que ça prend du temps à digérer cet effort !

    https://besse.fr.nf/news/277-IM-Frankfurt

    A+, JC

  • Félicitation à tous ! Et merci jean-Claude, je pensais que les personnes qui faisaient des bon temps ne souffraient pas !!!
    Quand aux problèmes d instestin le mieux est de manger comme d’ab (1 sandwich beurre salé jambon, fromage pour midi passse en général très bien), j ai fait la moitié de mes iron et tout mes trails sans gels et aucun soucis !
    Bonne récupération à tous

  • Hello,

    C'est vrai que ça prend du temps à digérer… Me réjouis aussi de lire les autres récits prochainement. En attendant, voici le mien.

    Pour mes deux premières expériences sur la distance, nous étions 5-6 à prendre part à la même course, mais cette année, changement de décors: 14 participants (dont 7 nouveaux!) et deux fois plus d'accompagnants ! Il va y avoir du orange partout et ce sera comme ça tout le week-end !

    Vendredi, après un voyage agréable avec Gilbert et Claude, je sais que ça va s'agiter d'ici peu, la nervosité va aller crescendo (et pas que chez les néophytes). La question récurrente sera: combi ou pas? Mais ça ne dépend pas de nous, autant arrêter d'y penser… Le soir, après avoir récupéré les affaires estampillées « Ironman », retrouvé presque tout le monde, deux groupes se forment en fonction des stratégies de course : « watts et gels » au banquet, « banderoles et tout sauf des pâtes » en ville. Le samedi, les deux groupes deviennent : « visite/shopping » et « vélo/dépose de sacs ». C'est la première fois depuis ma chute que je roule avec d'autres, ça permet une petite et rapide comparaison: ces quelques kilomètres me rassurent – je me dis alors que les heures sur le home trainer n'ont peut-être pas été perdues (mais de là à renouveler l'expérience, non merci)

    Dimanche, réveil à 3h45, les affaires sont prêtes grâce aux check-lists révisées la veille – et qui en ont fait sourire plus d'un :-). A T1, après avoir (enfin) réussi à gonfler mes pneus et vérifié si tout est en ordre, tout le monde se retrouve une dernière fois avant de vivre cette journée chacun pour soi. C'est un soulagement de prendre le départ et j’ai d'autant plus envie de profiter et de prendre du plaisir.

    Départ natation en rolling start avec PA et Gilbert – ça permet de se sentir moins seule au milieu de ces bonnets bleu. Je nage « tranquille », en dépassant beaucoup de monde, et à l’aveugle; je ne vois ni les pieds devant, ni les bouées à cause du soleil et de la buée – naviguant en suivant les bras qui sortent de l'eau. Je comprends que la sortie à l'australienne approche parce que la voix du speaker se fait de plus en plus forte… 2e boucle, à peine mieux. Sortie en même temps que PA, finalement c'était pas si mal. Je trottine en pensant que « courir dans le sable, en montée, ce n’est pas facile et, en plus, cette transition est longue ». Mais, comme ça nous permet de croiser les supporters, ça le vaut bien !

    D’ailleurs nos supporters sont – TOUS – ENCORE – TOUJOURS – là ! Ils se sont répartis sur les parcours, donnent de la voix, tiennent des pancartes, une banderole sous laquelle on passera en càp, agitent les pompons : du orange partout ! Toute la journée! thumbs up

    Après avoir dompté mon casque (surtout sa visière qui s’enlevait à chaque fois que je le mettais), enfin être montée sur mon vélo, j'apprécie la partie roulante jusqu’au centre de Frankfurt. S’ensuivent quelques rails, déformations et dépassements parfois un peu risqués – sans parler de ces groupes de 5-6 qui dépassent ou à dépasser, sans jamais voir un arbitre broncher… Gilbert et Bernard me passeront au km 30, vers la section pavée. Ca tape de tous les côtés, des gourdes apprennent à voler – c’est détestable au possible! Je découvre qu’elle se finit en montée et suis sur le grand plateau (oups!). Un court passage sur des pavés plus "doux" permet d'en changer (ouf!). Judith me dépasse plus tard, on échange deux mots. Je fais mon petit bonhomme de chemin, aux sensations, et apprécie le parcours qui défile. Au km 90, je jette un coup d'œil sur le chrono, rapide calcul : si je fais x2, ça donne… non, pas possible ! C’est trop rapide. Les idées déjà plus très claires ? Il est l'heure d'ajouter une dose de sucre pour faire fonctionner le cerveau correctement (finalement, il ne fonctionnait pas si mal…). Je me demande alors où se trouve cette "ambiance Tour de France" et, après un virage, me retrouve en face: cette longue allée pleine de supporters colorés ! Le sourire ne me quitte pas jusqu'en haut! Ensuite, descente et départ pour le 2e tour. J’anticipe le secteur pavé, ça se passe mieux et je suis plus détendue. Arrivée au km 150, j'en ai marre, je poserais bien le vélo là… Il reste 27km, moins d'une heure… J'attends avec impatience Heartbreak Hill annonçant l’ultime descente. Mais elle tarde… un virage, un autre, encore un et enfin ! Vient alors l'heure d'expliquer aux jambes qu'il ne reste plus qu'un marathon…roll eyes

    Je laisse bien volontiers mon vélo à un bénévole et me prépare à cette ultime partie assise sur le sol (le banc était trop haut). Je placerai mes gels dans ma poche en courant; ce n’est pas parce qu'on va courir 4h qu'il faut perdre quelques secondes… Ça part bien et, après 2km, je suis dans mon rythme avec pourtant l’impression d'être au ralenti, les jambes de plus en plus lourdes et le souffle court. Tant que j'avance… Petite descente pour passer sous le pont, quelques pavés et ça tire sous le pied, c'est un peu tôt pour les crampes… La fin du 1er tour est déjà compliquée

    J'espérais avoir des nouvelles des autres mais n'ai croisé que Philip et Pierre-André. J'aurais bien demandé aux supporters, parfois surexcitées (je ne sais pas ce que Carine et Estelle avaient pris mais, la prochaine fois, je veux la même chose! Faut dire que Dominique et Philippe n'étaient pas en reste non plus) : est-ce que Daniel fait la course qu'il souhaite? Jean-Claude et Bernard peuvent-ils courir? Matthieu et David suivent-ils leur plan? Judith arrive-t-elle à voler? Et Gilbert? Quand est-ce que Joël va me rattraper? Arnaud s'est-il accroché à quelqu'un? Hervé et Didier? Je n'y arrive pas… Je me demande comment faire encore 3 tours… Un passage aux toilettes, ça repart ! Déjà 17kms et les sensations sont meilleures à la fin de ce 2e tour.

    Mais bon, ça ne va pas durer… Au début du 3e, les quadriceps se rebellent et leurs cris ne me quitteront plus jusqu'à la fin. Plus que 21km et des poussières… de quoi se plaignent-ils ? Ce doit être les poussières qui les dérangent… De ravitaillement en ravitaillement, sans marcher entre, j’y prendrai de plus en plus de temps… Une tape sur l'épaule, c'est Philip – ça me fait plaisir d'échanger quelques mots mais c'est aussi un coup au moral, il me reste un tour de plus que lui… j'espérais qu'il ne me rattraperait pas… On court ensemble le temps de se raconter nos aventures et, au ravito, je lui dis de continuer – j’ai besoin de prendre mon temps…

    Enfin le dernier tour ! Je regarde les poignets de ceux que je dépasse : me manque un chouchou, plusieurs pour eux… "Allez Cendrine", c’est David, en contrebas sur le retour, et j'arrive juste à lui demander ce qu'il fait encore là… Peu avant de prendre le dernier chouchou, j'aperçois Matthieu; il reste moins de 3km, je l'encourage. Comme Joël un peu plus loin, mais, cette fois, c'est moi qui suis sur le retour. Finalement, j'aurais réussi à en voir quelques-uns.

    Encore un dernier effort, ne pas se tromper (si, si j'en ai vu qui reviennent en arrière… mais comme dirait Benjamin Samson "si tu sais pas dans quel tour tu es, c'est que tu peux en faire encore un" – moi je sais et ça me suffit), prendre à droite, mettre un pied sur le tapis, faire quelques pas, entendre nos supporters crier, les croiser une dernière fois, voir la ligne, l'approcher, oublier les efforts, le chrono, laisser place aux émotions et lever les bras. Pour la première fois en passant la ligne, les larmes coulent. Je me sens chanceuse: certains avaient vu l'espoir de rejoindre cette ligne s'envoler, prendre le départ signifiait "ne pas avoir de regret" et j'ai pu la franchir… Juste le temps de reprendre mes esprits avant de m'immiscer entre David et Matthieu pour la photo; ensemble c’est toujours mieux !

    Un grand bravo pour vos perfs! De nouveaux Ironman, des meilleurs temps battus et la qualif pour Daniel: quelle moisson!

    Ce fut un beau week-end pendant lequel j'ai pu, encore une fois, mesurer le plaisir et l'ambiance inégalable du Rushteam avec des supporters (sur place ou à la maison) au top! Un grand merci pour tous ces bons moments, ces entraînements partagés et pour vos messages avant/pendant/après la course et, en particulier, pour tous ceux de ces dernières semaines! thumbs up

    Bonne fin de récup (ou plutôt bonne reprise) et à bientôt pour d'autres aventures!

  • Récit avec photos (et mise en page plus lisible): http://triathlon4fun.fr/ironman-frankfurt-2017/


    Emotions. Images. Films.

    Le déroulement d’un Ironman.

    Avant. Pendant. Après.

    28 mai 2016 – Ìles aux Enfants, Hourtin ; Enorme satisfaction. Deux semaines de repos suivi d’un mois sans courir après une déchirure aux ischios, et me voilà finisher du Frenchman à la quinzième place scratch. La satisfaction d’avoir sorti une grosse natation et un vélo costaud avant de trottiner sur le marathon alors que je ne pensais pas pouvoir courir me remplit d’une énergie positive. On est loin du « plus jamais un ironman » qui m’a parfois habité au crépuscule d’une course.

    7 août 2016 – Centre Sportif de Colovray, Nyon ; Fendre l’air. Un Canyon Speedmax sur lequel Didier Duruz m’a positionné quelques jours auparavant. Aéro. Agressif. Changer de matériel est toujours un pari risqué, mais décrocher le meilleur chrono à vélo et remporter le triathlon sprint de Nyon me gonfle le moral à bloc en pensant au parcours roulant de l’Ironman de Frankfurt auquel le Rushteam s’est inscrit.

    5 octobre 2016 – Ìle d’Örno, Suède ; Le genou gauche en vrac, je continue tant bien que mal de courir. Il nous reste plusieurs heures de course et ça ne va pas le faire. Et pourtant ! Le swimrun c’est un sport d’équipe et grâce à Gilbert je parviens à terminer Ötillö. Seul j’aurais bâché. Je prends là vraiment conscience de l’importance du mental sur longue distance et je sais que cela va me servir sur l’Ironman.

    1er janvier 2017 – Wesola, Pologne ; Qu’est-ce que je fous là, un lendemain de réveillon à faire des séries de trois fois douze minutes au seuil, seul, avec un vent glacial qui souffle la neige autour de moi ? C’est dans la tête que ça se passe et je termine l’entraînement lessivé mais fier d’avoir réussi à tenir les allures. Progresser en course à pied est une nécessité pour ne pas flancher systématiquement sur le marathon final. Je récolte les fruits de ces efforts à Barcelone et à Payerne quelques semaines plus tard en explosant mes meilleurs chronos sur semi-marathon et dix kilomètres.

    28 février 2017 – Volcano loop, Zatopia Island, dans ma cave ; J’ai vu les étoiles tellement je me suis explosé sur le hometrainer. C’est la première saison que je ne « coupe » pas le vélo et continue à faire des intensités sur Zwift. Jamais je n’arrive à me mettre des ces états sur une montée de col à l’extérieur et à chaque fois que je n’en peux plus lors des sorties estivales, je sais qu’il me reste encore de l’énergie quelque part ; c’est tout dans la tête.

    24 mars 2017 – Benizalon, Andalousie ; Allez, croche ! Au rupteur depuis le début de la Koenigsetape, je parviens à terminer ce col proche de Daniel et Jean-Claude, loin devant les autres cyclistes. Je ne calcule plus, et ne suis plus bridé par le capteur de puissance. Et je fais voler en éclats des limites que je me mettais habituellement.

    15 avril 2017 – Les Écorcheresses, Jura ; Des jambes de feu dans ce troisième cols de la journée et même des attaques pour tenter de décrocher les jumeaux. Je prends vraiment conscience à Porrentruy que cette année sera la bonne pour moi. Une attitude positive et porté vers l’avant. Même si ce n’est qu’une simple sortie d’entraînement, le déclic a eu lieu.

    1er mai 2017 – Santa Pellaia, Catalogne ; Un rayon qui casse, puis deux. Une réparation de fortune avec un sparadrap que Gilbert décolle d’un doigt écorché et c’est reparti. Il y a toujours une solution. Un ironman c’est gérer l’imprévisible. On sera toujours tributaire des conditions météorologiques, du matériel et de douleurs improbables qui peuvent nous ralentir dans notre marche en avant.

    14 mai 2017 – Orny ; Cadence de pédale. Puissance. Position. Cardio. Gestion de l’effort. Tous les voyants au vert sur ce contre-là-montre final du TDFO. Le parcours est roulant. Comme à Frankfurt. Je fais la différence alors que je développe moins de watts que Daniel. Le fait de l’avoir, ainsi que Jean-Claude, Matthieu et David pour créer une véritable émulation, m’a aidé à passer un cap à vélo dans cette préparation.

    23 mai 2017 – Echandens, devant la maison ; Crac. J’ai bien senti le bas du dos se tordre en montant le porte-vélo. Lumbago. Repos. Doutes. Frustration. Essayer de voir du positif. Récupération. Envie de reprendre les entraînements.

    4 juin 2017 – Thônes, France ; Un footing test de 20 min le jour d’avant après 2 semaines de repos complet et me voilà en position aéro à mi-course du Half Iron de Doussard. Il y a problème. Ça bouge de partout dans les descentes. Je ne contrôle plus rien. Mon cintre s’est complétement desserré. Ne pas paniquer. Ne pas faire de mouvement brusque et rejoindre tranquillement la zone de transition qui se trouve à 25 kilomètres de là. J’enchaîne avec ma meilleure course à pied et améliore ma marque sur Half Ironman, malgré les problèmes techniques et alors même que je ne pensais même pas être en mesure de prendre le départ.

    18 juin 2017 – Plage de Préverenges ; Il reste deux cents mètres  et cette fois c’est la bonne ! Une minute plus tard c’est la frustration qui prédomine. Caramba, encore raté. Dépassé au même endroit que l’année passée, par la même personne. Deuxième c’est mieux que rien, même avec presque deux minutes d’avance à T2. Le positif c’est que même en période de grosse charge, avec du rythme iron, j’arrive à régater avec les meilleurs sur des distances Sprint.

    25 juin 2017 – Paudex ; On est trop vite. Je suis facile. Gilbert à de la peine à ralentir l’allure. Deux heures trente à 4’45/km. Après les presque six heures sur les barres à un rythme infernal d’il y a deux jour. C’est la sortie référence dont j’avais besoin. Je suis prêt pour le marathon.

    Dimanche 9 juillet 2017

    03h48 – Hotel Ibis, Frankfurt ; L’adrénaline m’a sorti du lit deux minutes avant le réveil. J’ai bien dormi. Gatosport. Jus d’orange. Concentration.

    06h25 – Strandbad, Langener Waldsee ; L’hymne allemand est prenant. Les pros partiront d’ici peu et ensuite ce sera à nous, les trois mille amateurs. David et Matthieu sont à mes côtés. On partira ensemble. J’ai une très grosse envie de bien faire.

    06h52 – Passage de bouée, Langener Waldsee ; Difficile de se situer et de trouver son rythme. C’est très dense et ça nage vite ; normal on est à l’avant de la course. Je n’arrive pas à accrocher les bulles et je nage en tête d’un groupe, en faisant attention à ma technique et bien glisser, avec un bonnet rose que je ne quitterai pas jusqu’à la sortie de l’eau.

    07h35 – Sortie de l’eau, Langener Waldsee ; La Garmin indique 54 min pour 3’850m. Boost d’adrénaline. Presque deux minutes de retranché sur mon meilleur temps natation.

    08h11 – Mainkai, Frankfurt ; le pilote automatique s’est directement calé sur 235 watts. La première demi-heure totalement plane se fait à 40km/h sans effort en prenant bien soin d’être le plus aérodynamique possible. Du porte-gourde aux surchaussures. Limite parano sur les "gains marginaux".

    08h40 – Section pavée, Maintal ; la gourde derrière la selle gicle sur les mauvais pavés. Rien de catastrophique, il va falloir rester vigilant et surveiller le niveau de celle entre les barres.

    09h30 – Ravitaillement, Friedberg ; les kilomètres défilent à toute vitesse et sans efforts. La route est dégagée et je prends un plaisir fou !

    09h49 – Penalty Box, km 85 ; Cinq longue minutes. « Too slow to overtake ». Ça tourne en boucle dans ma tête. J’essaye de mon décontracter les mollets et de m’alimenter. Chasser les pensées négatives. Un groupe de quatre triathlètes à devoir dépasser d’une traite en quatre fois vingt-cinq secondes. Ça ne sert à rien de discuter, la sanction ne va pas s’envoler. Un dépassement en faux plat descendant à près de 50km/h. Rester zen. C’est injuste. C’est le règlement. A ce moment de la course je suis deuxième dans ma catégorie d’âge. Les quatre triathlètes sont passés ensemble même pas une minute après mon arrêt. J’ai fait le forcing sur cinq kilomètres. Ca défile. Rester calme. Trouver du positif. Récupérer.

    10h30 – The Beast, Hessen ; La deuxième boucle est entamée. Il reste moins de soixante kilomètres. Je suis facile. Je vais tenir ce rythme jusqu’à T2. Sur les bases de 4h38. Plus cinq minutes que mon compteur n’a pas prises en compte.

    10h50 – Section pavée, Maintal ; Di2 error. 10% battery charge. Un gros choc a déchargé ma batterie. Le gros plateau ne passe plus. Le sort s’acharne sur moi. Gérer l’imprévisible. J’ai rechargé la batterie il y a moins de dix jours. En croisant la chaîne je parviens quand même à emmener un gros braquet. Ça va aller.

    11h35 – Friedberg, Km 145 ; les vitesses ne passent plus ! Je suis sur 39×17. Il reste une grosse trentaine de kilomètres essentiellement descendant. Je ne peux pas pédaler à plus de 36km/h. Des triathlètes me passent à près de 50km/h. Rester le plus aéro possible. En roue libre. Et dès que l’occasion le permet y aller à fond. Rester le plus aéro possible. Trouver du positif. Récupérer.

    12h20 – Heart Break Hill, Bad Vilbel ; Les jambes brûlent. Ça n’en finit pas. Bien trop facile pour du plat. Beaucoup trop dur pour de la montée. La banderole Rushteam me met du baume au cœur. Un énorme merci aux supporters oranges ! Récupérer au sommet. Dix minutes de descente. Un mal pour un bien. Je suis déjà dans mon marathon. Je récupère en roue libre.

    12h30 – T2, Mainkai, Frankfurt ; 4h45. Plus 5 min. Sans la pénalité, ce serais mon meilleur chrono sur ironman. Ça veut dire que je suis en grande forme. Il n’y a pas de raison que ça change sur le marathon. Je prends le temps pour me passer de la crème solaire et en route pour terminer en beauté.

    12h50 – Parc Nizza, Frankfurt ; Agnieszka, Daniel et Raphaël m’encouragent. Motivation Boost. Les kilomètres défilent trop vite. Ralentis ! Je suis facile. Ralentis !

    13h25 – Mainkai, Frankfurt ;  49’35 à la montre au passage des dix kilomètres. Ralentis ! 3h30 au marathon c’est cinq minutes plus rapide que le plan le plus optimiste, et cela sans prendre en compte cette chaleur accablante.

    13h45 – Hôtel Ibis, Frankfurt ; Passage sous la banderole Rushteam. Vous êtes formidables. J’ai la banane. Je suis dans l’allure cible depuis quelques kilomètres. Il fait chaud. 31 degrés. A chaque ravitaillement, je m’éponge et je mets une poignée de glaçons sous la casquette et derrière la nuque

    14h18 – Flösserbrücke, Frankfurt ; Il fait chaud. 53’15 pour la deuxième tranche de dix kilomètres. Le rythme s'est ralenti d'un coup. Bientôt le semi-marathon et le passage près de la ligne d’arrivée (1h48). Les jambes sont lourdes. Normal.

    14h40 – Parc Nizza, Frankfurt ; Raphaël me tape dans la main. Daniel court à côté de moi pendant une minute ou deux. Deux kilomètres que je pioche et que j’attends de les voir. C’est maintenant que commence l’Ironman.

    Emotions. Images. Films.

    15h35 – Parc Nizza, Frankfurt ; Raphaël me tape dans la main. Daniel court à côté de moi pendant une minute ou deux. Douze kilomètres que je croche et dix kilomètres que j’attends de les voir. Ne pas lâcher. Je rattrape Cendrine et ça me fait du bien. Elle me fait prendre conscience qu’il ne me reste moins de neuf kilomètres. Peu par rapport au vingt qu’il lui reste. Elle me dit d’y aller. J’y vais. Euphorique.

    Emotions. Images. Films.

    16h10 – Flösserbrücke, Frankfurt ; Moins de 2 kilomètres. Tout donner. Ne rien regretter. Passer sous les 9h40. Ça brûle partout. Les mollets sont à la limite de la crampe. Le cœur s’emballe. Courir avec style.

    16h19 – Finish Line, Mainkai, Frankfurt ; Le sprint est lancé. Les secondes s’égrainent. Elle est où cette arche d’arrivée ? Je vole. 9’39’54. Finisher pour la 13ème fois sur la distance. Heureux!

    9 juillet 2017 – Buffet d’arrivée, Mainkai, Frankfurt ; Regroupement orange. Tout le monde a vécu son histoire différemment. Joies. Déceptions. Emotions

    9 juillet 2017 – Hotel Ibis, Frankfurt ; Pas possible de trouver le sommeil. Je suis trop fatigué pour dormir. Ma course repasse en boucle. La pénalité. Le dérailleur bloqué sur près de quarante kilomètres. Injustice. Frustrations. Fierté. Emotions.

    10 juillet 2017 – Eissporthalle, Hawaii Slots Awards, Frankfurt ; Daniel se qualifie pour Hawaï. Incroyable Sub-9, tout comme Jean-Claude pour lequel cela ne suffit juste pas. Judith n’ira pas à Hawaï non plus. Pas de roll down pour elle malgré avoir titillé les 10h. Dernier slot en 9h29 pour M35-39. 10 minutes. C’est peu. C’est beaucoup. C’est le temps que j’estime le temps perdu dû à la pénalité et au di2. Déception. Ce n’est que partie remise. Pour cela il faudra une course parfaite, où tout se passe comme prévu. Même l’imprévisible…

  • J'ai longtemps hésité à ne rien écrire parce que, malgré une préparation sensée être tellement meilleure, j'ai vécu un ironman très similaire à celui de Jean-Claude avec juste quelques minutes grapillées en natation que je saurais garder jusqu'à la fin malgré un marathon très difficile. Mais après je me suis dit qu'avec une si grande réussite pour un premier ironman et pour dire merci à toute la magnifique équipe du Rushteam, je pouvais bien en rajouter une petite couche: donc voici pour les assidus de lecture https://besse.fr.nf/news/278-Ironman-Frankfurt

  • Mon récis sera dans le prochain Tricycle N° 28 qui doit sortir de presse cette semaine thumbs up

    A+ Didier

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