Genève – Nice par les Alpes

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  • Il y a de ces aventures qu'on a envie d'effectuer depuis longtemps. Quatre jours à vélo, sac au dos, à travers les Alpes pour relier Nice, ça me trotte dans la tête depuis plusieurs années. Reste à trouver le moment qui convient! Lorsque Christophe et Xavier me proposent en mai de se lancer fin juillet, pas d'hésitations possibles!

    Vendredi matin, départ en train pour Genève avec notre vélo, et un sac à dos. Poids du vélo: 8.5 kg (sans les gourdes pleines), poids du sac à dos: 3.5kg. Poids du cycliste: …on s'en fout! Bref, c'est en mode "léger" qu'on ralliera la mer, en comptant sur une météo estivale! (sauf Christophe qui a opté pour l'option "porte-bagages" pour poser son sac à dos).

    1ère étape: Genève – Bourg St Maurice

    Sortie de Genève par les pistes cyclables (sans se perdre!) direction Reignier, et là on découvre que Christophe n'a pas vraiment l'habitude de rouler en groupe et de prendre les roues: il se laisse décrocher pour rouler 10 m derrière et s'arrête parfois sans crier gare et nous ne le constatons que 10m plus tard;-) La route s'élève pour remonter les Gorges de l'Evreux pour rejoindre le Petit Bornand, superbe entrée en matière. Ensuite, route sur La Clusaz puis le Col des Aravis (1468m). Café croissant avant la belle descente sur Flumet et remontée de suite sur le Col des Saisies (1650m) où la température fait monter les tours à Xav'. Le repas de midi à peine digéré, on redescent sur Beaufort, où le mercure indique 35 degrés! C'est donc bien émoussés que nous abordons le Cormet de Roseland (1967m), 19km d'ascension entre 7 et 9% avec un petit replat au Lac de Roseland. La chaleur est étouffante, et Xav' et Christophe souffrent beaucoup. Arrivé au lac, je m'arrête au bistrot du Col de Meraillet pour attendre les copains. 3 cocas et une belle tarte aux fruits avec double crème plus tard, on rejoins le sommet. Ouf, ça c'est fait! Belle descente où on se prend au jeu avec un autre groupe suisse, jusqu'à un freinage pour laisser passer … un troupeau de moutons! Arrivée à Bourg Saint Maurice, et là, Xav' nous avoue que l'hôtel est …perché sur les hauteurs! Je ne sais pas encore comment Xav' est resté vivant, Christophe étant au bout du rouleau! 7h30 de selle, 10h au total, l'étape la plus difficile est derrière nous!

    2ème étape: Bourg St Maurice – Valloire

    La mise en jambe est tranquille avec un long  faux plat, avant de grimper sur le barrage de Tignes. Panneau " Record de la montée de Tignes; 19'10, détenu par Marco Pantani". 40 bonnes minutes plus tard, nous arrivons au Lac Chevreuil et on poursuit sur Val d'Isère où la pause "10 heures" nous fait du bien. Plat de résistance, le Col de l'Iseran (2764m), 16km entre 6 et 9%. Après 2 km, on se fait passer par des cyclistes tout frais parti de val d'Isère, dont un BMC qui me dit "nice bike, see you later". L'ascension est rude et à partir de 2'000m, j'ai un peu de peine avec le souffle, tandis que Xav' va de mieux en mieux à fur et à mesure que la température descend. Ce sera un schéma classique de tous les cols à venir. A qqs kils du sommet, on reprend de plus en plus de cyclistes (y compris ceux partis de Val d'Isère, "nice bike, see you later" que je lui dit en rigolant! Au sommet, je suis raide! Une gauffre, un café et ça repart! Descente sur Bonneval, puis long faux plat descendant vent de face en pédalant à fond à 25km/h, j'en peux plus! Repas bien mérité à Lanslebourg et poursuite du périple contre le vent sur Modane et puis St Michel de Maurienne, le vent ayant enfin tourné! "Plus que" le Col du Telegraphe (1566m). 36 degrés au thermomètre du village, le goudron fondu tout au long de la montée, ces 12km seront effectués en mode survie par Xav' et Christophe. Pour ma part, je me sentais bien, les jambes tournaient toute seules, et je boucle l'ascension en moins d'une heure, à 13km/h de moyenne! Bémol: avec cette météo, c'est une autoroute, avec un défilé de voitures en continu… 1 litre de thé frois plus tard (3x33cl et non 1l, car " Môssieur, je ne fais pas épicerie, je fais bar!", la rudesse de la montagne se ressent sur les caractères!), on redescent sur Valloire, et là encore, Xav' nous a réservé une "spéciale" avec un hôtel en dehors de Valloire, sur la route du Galibier; on a tous apprécié! Au moins, la piscine-sauna nous permettra de récupérer un peu!

    3ème étape: Valloire – Barcelonnette

    De bon matin, rien de tel que le Col du Galibier (2646m), les jambes ont vraiment pas envie, et Christophe part devant. On le récupérera à Plan Lachat avant les derniers huit kils difficile. Plus on monte, plus je peine et Xav' se sent de mieux en mieux. Il nous fera les videos de nos arrivées au sommet! Descente sur le Col du Lautaret, et puis, vent de face jusqu'à Briançon; dieu que c'est usant! Tarte locale avec glaces et re vent de face jusqu'à Guillestre où l'on octroye une pause midi qui dure qui dure tellement on n'a pas envie de se remettre en route… Il fait une chaleur accablante, et le Col de Vars (2109m), et ses 27 kilomètres de montées ne nous inspirent pas vraiment. Xavier part fort, et puis la chaleur à raison de lui. Je le reprend, il croche bien, et on arrivera au sommet tant bien que mal. La vue est splendide, et l'effort en valait la peine! C'est le col pendant lequel nous avons le plus souffert! Redescente sur Jauziers, puis Barcelonette, où nous passons la nuit,

    4ème étape: Barcelonnette – Nice

    Gros coup au moral au réveil lundi matin: il pleut des hallebardes! Petit coup d'oeil au radar meteo: on peut espérer une accalmie vers 10h. On déjeune, remonte en chambre et attend 2h que cela se calme un peu. Comme par miracle, les dernières gouttes cessent de tomber peu avant 10h, et on se met en route. Il ne faut pas traîner, nous avons un avion à prendre à Nice! La Cime de la Bonette (2802m) est le plus beau col de notre ballade: paysages à couper le souffle, pas de circulation. Christophe pars seul devant et nous le verront aux alentours du 10ème kil , 3 virages plus haut, avec plusieurs minutes d'avance, mais sur 27 kilomètres d'ascension, il faut gérer! On le reprendra des les pourcentages difficiles aux alentours du 15ème (3 kils entre 9 et 10%) et ensuite le temps commence à se gâter. Le vent se lève, le froid devient vif, et le souffle vient à manquer! On attend Christophe de longues minutes au col, et il commence à neiger avec de la grésille. On part direction la Cime de la Bonette, plus haute route goudronnée d'Europe, transis de froid. Pause photo et en route pour la descente. Le panneau indique "Nice 117km". Il fait tellement froid que je dois m'arrêter à plusieurs reprises, je ne sens plus mes doigts, et n'arrivent pas à assurer mes freinages. Qqs kils plus bas, je commence à guidonner et je m'arrête cinq bonnes minutes car je tremble de partout! 10 min plus tard je découvre avec joie le vélo de Xav' posé contre un arbre: il a trouvé un resto! Thé chaud, soupe, pâtes, de quoi se réchauffer la moindre! Dernière ligne droite: redescente des Gorges de Tinées. Plus de 40km/h pendant 1h30, j'envoie fort jusqu'à ce que… j'explose mon pneu avant! Déchirure sur 2 cm sur le flanc. Bricolage pour terminer l'étape: papier de powerbar par dessus la chambre à air, rustine collée sur l'exterieur du pneu, pression minimum; malgré cela, j'ai un "oeuf" qui ressors du pneu, on verra si ça tient… De plus, on rejoins Carros et la circulation qui nous fait penser qu'on roule sur une semi-autoroute. C'est horrible. Additionné au mal de fesses et au mal de jambes, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase; j'ai plus envie! Ouf, on retrouve la mer, la prom' et sa piste cyclable 20km/h. Xav' nous guide jusqu'à chez ses parents qui nous accueuillent à bras ouvert, douche, et souper avant de nous conduire à l'aéroport! Cool!

    Les vélos restent à Nice … jusqu'au vendredi 16 août, où on remet ça pour la remontée, sur 3 jours, par l'Italie cette fois!

    A+ et bonne vacances!

    Philip

    ps: rubrique "Photos" pour qqs clichés de cette belle aventure


    Le retour depuis Nice, 3 semaines plus tard!

    Xavier nous ayant posé un lapin, c'est à deux qui nous effectuerons la remontée. Vol easyjet matinal, nous préparons nos affaires chez les parents à Xav' en prenant le p'tit déj'; changement de pneu au programme, souvenir souvenir…

    1ère étape: Nice – Cuneo

    Départ à 8h, direction l'arrière-pays niçois, en suivant la "Route des Villages Hauts Perchés". Tourrette-Levens, Levens, le décor est splendide. On voit la mer en contrebas et ça sent les vacances! On rejoint la Vallée de la Tinée pour la remonter jusqu'à Isola. Repas "ligth" et on attaque le Col de la Lombarde (2350m). La montée sur Isola 2000 est rude et Christophe comprend pourquoi j'ai fait des gros yeux lorsqu'il a commandé une pression à midi; promis il ne le fera plus. Coca Cola et gonflage des pneu à Isola 2000: il n'y avait pas que Christophe qui était à plat; 5.5 bars, c'est le tarif après 3 semaines sans rouler. On reprend l'ascension, et le sommet se mérite: 3 kils à 10%. On passe en Italie et la route se rétrecit. pas la place pour 2 voitures de se croiser. Assez stressant surtout au vu du nombre de virages masqués. On rescend la vallée vent de face jusqu'à Cuneo par des pistes cyclables et plus qu'à trouver un hôtel.

    2ème étape: Cuneo – Aosta

    En partant de Cuneo, on savait que l'étape serait longue, mais nous n'avions pas encore decidé de la ville étape. Surement entre Ivrea et Aosta. Piste cyclables, chemins agricoles, traversées de petits villages bucoliques, le tout à plat et sans vent, voilà le résumé des trois premières heures de selle. C'est là que ça se corse: l'entrée et la traversée de Turin. Routes interdites aux vélos, retour en arrière, piste cycable en terre battue, route barrée: accéder à Turin relève de l'exploit! Et même intra muros, c'est pas si évident que cela. On décide de suivre le Pô mais on doit faire face à des pistes cyclables en gravier, et puis de nombreuses impasses (du moins à vélo). 20km en plus d'une heure, c'est pas gagné! Un repas bien consistant dans l'estomac, on reprend direction d'Ivrea, par des routes toujours aussi jolies, mais plus valonnées. La traversée de la ville sur des pavés "authentiques" n'est pas très confortable et je pense qu'on va s'arrêter là pour la soirée. "Quoi? mais il est 16h30"; Christophe est motivé à poursuivre. On remonte le Val d'Aoste, vent dans le dos, et on accélère le rythme, faudrait pas se mettre de nuit;-) Aosta, 234km, 28.5km/h de moy, mon plus long tour à vélo!

     

    3ème étape: Aosta – Martigny

    Après avoir bien étudié la carte et en avoir discuté avec l'hôtellier, nous prenons le "chemin des écoliers" pour monter le Grand St Bernard. Garanti sans voiture et plus "sportif" que la route principale. On grimpe sur Roisan, redescente pour traverser la rivière, puis une section très pentue pour rejoindre Allein, suivi d'une route valonnée pour enfin descendre rejoindre Etroubles et la route principale. Superbe! Le détour en valait la peine. 3 kils sur la nationale, et on bifurque déjà sur l'ancienne route du Col du Grand St Bernard (2469m). Des paysages à couper les souffle et une pente agréable. Descente technique pour rejoindre l'entrée du tunnel et ensuite, c'est tout droit sur Martigny. On s'arrête au "Catogne" manger le boeuf sur pierre ollaire à Orsière. On l'a bien mérité!

    a+

    Philip

  • Jolie virée. Du coup ça donne envie de relancer un tour des Alpes…

  • Superbe ! Combien de denivele au total ?
    Pour le tour des Alpes, je me suis fait la même remarque que Gilbert !
    A bientôt,

    Benoit

  • Yesssss, un tour des Alpes ;-))))

  • update avec le récit de la remontée!

  • "Benoit T" wrote:
    Superbe ! Combien de denivele au total ? 

    pour les d+, cela donne selon openrunner:

    Etape 1: 3'818m

    Etape 2: 3'461m

    Etape 3: 2'749m

    Etape 4: 2'566m

    Etape 1: 3'558m

    Etape 2:    869m

    Etape 3: 2'452m

    Total:  19'473m

  • Wahoooo……..

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