Forum › Récits de courses › Trail de Vallée de Joux 23 mai 2010
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24/05/2010 à 07:37
Avant que les souvenirs ne se mélangent, attaquons un petit-compte
rendu qui, je l’espère, donnera envie à d’autres de se lancer, sac au dos
en plaine nature, pour du long qui en met plein les yeux (et les jambes).
Même correctement entraîné, le profil amène tout de même quelques
appréhensions. Un parcours de 44 km, tout en forêt, chemin de
montagne et pâturage, 2000 m de dénivelé positif et deux descentes, une
de 500 m environ au 18 km et une seconde de 800 m au 37 km.
Comme première participation, le but est de terminer, pas trop cassé si
possible. Je prends l’option décontraction et improvisation pour le
matériel. Chaussure de route, sac d’assaut gracieusement offert par la
grande muette (1,3 kg sur la balance, mais bon depuis qu’il me suit, en
voyage, en montagne ou en entraînement, j’y suis très habitué), pas de
montre pour le tout au feeling, short de course, respect du remplissage
du sac ( deux gourdes pleines 75 et 50, dont une de potion magique
bouillon de la Migros, barres de céréales, un gel, veste de pluie, de nus
pieds pour finir si gros bobos, couverture de survie, téléphone portable,
sifflet, pull de course de rechange).
Ambiance de départ sympathique au Château de la Sarraz, gros accents
jurassiens dans la file des dossards et maillots trail de ceci ou de cela,
marathon de montagne en veux-tu en-voilà. Le ton est donné. Je
constate, et cela me fait plaisir d’ailleurs, que je ne suis pas trop, ou pas
encore à la mode trail, soit sac gourde, bas de mollet et de cuisse, bâton
pliables, gourde ceinture.
Départ à 7H30, après un rapide contrôle des sacs. Petite descente dans la
Sarraz, pour remonter vers la piscine, puis, comme en VTT Rushteam,
nous suivons le chemin qui nous mène au bord du Nozon. Parfaite entrée
en matière. Je discute avec Yann, l’ami de Sylvain. Sylvain qui d’ailleurs est
parti devant. Premier escalier et cassure de rythme, marche forcée. Je suis
seul avant de reprendre Sylvain avant Romainmotier. Nous discutons à
nouveau. Sortie de village pour rejoindre un chemin qui nous fera passer
dans les gorges du Nozon, tout à coup plus raide à flanc de coteau,
grosse transpiration, je tente de boire et savoure les plaisirs de mon sac
à ouvrir en marchant pour attraper une bouteille bien coincée au fond.
Sortie des gorges et très court passage sur route, un peu avant le village
de Vauilon. Premier ravitaillement. Il faut sortir son gobelet. Le principe
du trail est la semi-autonomie, il n’y a aucun verre. On se sert, comme
on se servirait à une fontaine. Deuxième principe, aucune indication
kilométrique, chacun se débrouille pour savoir où il est en est. Selon la
carte de parcours vu sur le net, nous devons être au 12 km. Pas de
montre, donc pas de temps. Journée feelin, faut assumer. Nous piquons
dans la forêt, en lisière, montée raide en buvant, puis main sur les cuisses
bien penchés en avant. La sortie de la forêt dans un pâturage nous fait
suivre une crête, la dent de Vauillon en point de de mire à environ 4 km.
Légère descente et … Je suis deux coureurs, dont un avec une casquette
Iron Man (Le détail pour dire qu’ici on ne coure pas la tête dans le guidon
et que l’attention est de mise). Un virage, deux virages. La vache, plus de
ruban. Nous nous sommes plantés. Remontée à travers la forêt, pour
apercevoir des coureurs qui passent un centaine de mètres plus haut. Je
rejoins quelques coureurs. Au premier, dégagement, je vois mon Sylvain
deux cents mètres plus haut. Je suis venu pour voir, je vais pas me
prendre la tête pour quelques minutes de perdues. Montée sèche après
un passage assez roulant et nouvelle crête, mais avec grosses racines et
cailloux qui mène au sommet. C’est l’heure de la potion magique:
j’engloutis mes 75cl de bouillon que je prévois de digérer pendant la
descente. Les mains qui agrippent les roches, je double une femme et
rejoins Sylvain exactement au sommet de la dent de Vauillon. Il s’arrête
pour manger. Paysage vraiment superbe. Le sentiment de planer. 1200 m
de dénivelé et 17 km environ dans les gambettes. Attaque de la première
descente. Début à travers les pâturages, droit bas comme l’on dit. Freins
cuisses enclenchés, petits pas sur environ 1 à 2 km, puis route à jeep
pour le reste de la descente sur 5 km jusqu’au Pont. Moment craint et
pour cause: deux kilomètres parfaitement plat le long du lac après la
descente. A juste titre, il faut reprendre le rythme, ne nous plaignons
pas, ça va trop mal et je sème les quatre coureurs avec qui je suis
descendu. J’en rattrape deux au passage. L’Abbaye est en vue au 25 km.
Deuxième ravitaillement. Qu’entends-je au micro? Vingt-septième
concurrents. Je n’en crois pas mes oreilles. Nous ne sommes que cent
quarante sur le grand parcours, mais ça fait toujours plaisir. La première
féminine est annoncée également. Glou-glou, mais pas de miam-miam.
Sortie de village avec la rampante sur un chemin très raide, puis sortie sur
un alpage et un passage de quelques kilomètres sur une route de
montagne bien ventée. Le Mont Tendre se profile. Je double quelques
coureurs et grimpe sur le flanc nord. Alors que je tente d’attraper un de
mes gels coincées dans mon coupe-vent au fond du sac, un des seuls
concurrents encore en vue me double. (Encore en vue, car depuis le 30
km, nous vraiment seul, et 400 m devant ou derrière, personne en vue).
Un gel, avec un reste de bouillon pour la dernière montée. Au 33 km et à
1300 m environ ça passe bien. Fin de Mont-Tendre bien négociée.
Quelques plaques de neiges, de la boue, paysage à nouveau superbes,
vent à décorner les boeufs. Sortie du dernier ravitaillement, un spectateur
m’annonce dix-neuvième. Grosse surprise. A nouveau tout content. Le 37
km est atteint les 2000 m de dénivellé également. Descente avec saut sur
les pierres, pâturage, chemins qui se dérobe sous le pied. Sept kilomètres
de ce régime. Je double deux fois et alors que je crois arrivé, le Sentier
droit devant, virage à gauche. Le tracé emprunte la Piste Vita. Très bon
pour le moral… Escalier, petit descente et que ça monte et que ça tourne
et que ça descend. Finalement sortie sur de la forêt. Reste un demi-
kilomètre à la plat, dont environ 400 m le long de la rivière qui mène au
Centre sportif. Et voilà, c’est fini. 4h38 de course. 17 au scratch et 5 chez
les vétérans1. I’m very happy. Et bien entendu, je recommande
chaudement la course.
Vous me pardonnez je relis pas, on y va comme ça. Bisous.
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25/05/2010 à 06:30
Quelques photos … pour montrer un peu le truc ( pas mal du “Petit parcours” assez décontracté sur le deuxième lien, dossar chiffre vert)
http://picasaweb.google.com/105837090069718661218/BrooksTrai lValleeDeJouxMontTendre?feat=directlink
http://www.footingvalleedejoux.ch/images/photos/2010/trail/i ndex.htm
Voilà, c’est beau, c’est cool et on transpire bien.

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25/05/2010 à 08:35
avec un camelbak au lieu du sac militaire, c’est deja qqs minutes de gagnées, et sans la petite erreur de parcours, tu entres dans dans les 10 sans problème et podium chez les “vétés”
Pour l’année prochaine donc!petit marathon de fin de saison au vu de ta forme olympique?
bravo!
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