Sainbtélyon 2016

Forum Récits de courses Sainbtélyon 2016

  • Belle course de Simon sur cette épreuve de trail entre St-Etienne et Lyon.

    Il termine en 8h47. Voir: http://saintelyon.livetrail.net/coureur.php   #6519

  • Après une saison de courses en tout genre – en solo, en famille ou en équipe  mon année sportive 2016 s'est ponctuée ce week-end par la SaintéLyon et ses 72 kms de trail nocturne, l'objectif étant de partager l'aventure avec mes 2 beaux-frères et de franchir la ligne d'arriver ensemble. Spoiler Alert : on a réussi ! Mais le chemin, à l'image du parcours, n'a pas été de tout repos …

    Très bien préparé physiquement, j'avais mis toutes les chances de notre côté en étudiant le parcours et ses principales côtes. Avec trop de détails chiffrés pourraient souligner certains … Et ils auraient sans doute raison ! Le fait est qu'en arrivant à Saint-Étienne pour le départ le samedi soir, j'avais (presque) l'impression d'avoir déjà fait la course une fois ! Peu d'appréhensions finalement dans les starting blocks et beaucoup d'excitation d'être là avec mes "BroZ". L'ambiance au coup de feu est assurée par une chanson de U2 on ne peut plus à propos : "Light my way". 0 degré est annoncé mais c'est réchauffé par ces quelques notes que nous partons dans le brouillard (givrant) pour nos 72 kms à travers l'arrière pays Stéphanois (les monts du Lyonnais diront les Gones). 

    Le parcours se découpe en 6 sections séparées par 5 ravitaillements. Le premier segment est d'abord urbain, plat et bitumé. Il permet de prendre son rythme convenablement. Une de nos appréhensions avant le départ était de nous laisser emporter par la masse et de partir trop vite. Force est de constater que la masse est tout aussi prudente et conservatrice que nous : c'est à environ 10 km/h que nous effectuons notre première demi-heure de course. Arrivée à Sorbiers en banlieue de Saint-Étienne, le décor change radicalement, on passe d'une route à un petit chemin en lisère de forêt pour 5 kilomètres de montées par palier. L'allure est imprimée par le peloton, tout le monde autour de nous reste sur la réserve et les côtés vers le premier ravitaillement se font entre course lente et marche rapide. cette procession de frontales dans ce décor nocturne est saisissante et sa contemplation permet de faire passer le temps à vitesse grand V, malgré la faible allure. C'est donc très frais que nous arrivons au premier ravitaillement de Saint-Christo-en-Jarrez au point kilométrique 16. François et Benji me disent vouloir s'y arrêter rapidement pour s'alimenter, je leur dis les attendre après le ravitaillement, sur la droite, comme convenu ! Je fais quelques étirements, mais au bout de plusieurs minutes, personne. Je me redirige vers la tente ravito ou l'on me dit qu'il y a deux sorties (Simon, le boulet …). Je checke mon téléphone, pas de message … Je fais le tour de la tente par l'extérieur (mais pourquoi je ne suis pas passé par l'intérieur !?!). Je les appelle de vive voix. Pas de réponse … Panique !!! Ils sont partis devant me dis-je (mais comment j'ai pu pensé ça ! On s'était pourtant dit faire toute la course ensemble …). Bon, j'ai perdu 5-6 minutes, en attaquant un peu, je me dis pouvoir les rattraper pour le prochain ravitaillement de Sainte-Catherine. 

    Cette seconde section, dont la quasi totalité se fait sur chemins et sentiers, commence par une succession de côtés pour nous amener au point culminant du parcours au alentours du 21 ième kilomètre. Je double pas mal de monde dans ces montées que je fais en courant. Mais pas de Benji ni de François en vue. Sur le plateau, le parcours s'aplanit quelque peu en restant vallonné et est maintenant bien dégagé. La température a encore chuté, tout comme le brouillard. Le ballet orchestré par les frontales des coureurs n'en est que plus magique. Étant toujours à la recherche de mes compagnons de galère, j'ai bien du mal à en profiter ! Le tronçon se termine sur une longue descente très piégeuse dans laquelle je ne prends aucun risque. Mon premier réflexe au second ravitaillement est de ressortir mon téléphone. Ayant désactivé les data à mon entrée en France vendredi, je les réactive, au cas ou … Bien m'en a pris, j'ai deux WhatsApp ! Tous deux de Benji. 1h50: T'es ou? 2h08: On repart. Punaise !!! L'attente sur ce ravitaillement en extérieur va être longue !!! J'en profite pour bien m'hydrater à base de soupe et de thé chaud et commence mon régime Fromage-Saucisson / Chocolat-Banane. J'essaie de ne pas me refroidir mais la température et le vent sont glaciales … Et comme d'habitude, je transpire beaucoup. Ça n'arrange rien ! Enfin, au bout de 20 bonnes minutes d'attente, j'entends la voix de Benji. Soulagement ! Je les laisse manger un bout et boire du chaud avant de repartir pour les 44 derniers kilomètres.

    A la reprise, je suis frigorifié. Heureusement, nous avons vite l'occasion de nous réchauffer : la troisième section, au cœur de la SaintéLyon est de loin la plus dure ! S’enchaîne dans l'ordre la traversée du bois d'Arfeuille, succession de champs de boue et de cailloux, la montée vers Saint-André-la-côte, seulement 600 m de long mais 200 m de dénivelé, puis la descente sur Saint Genou – Chaussan vers le troisième ravitaillement qui est elle particulièrement boueuse sur les sentiers et verglacée sur les routes. Les chaussures de trail sont encore très appréciées. L'allure sur cette section est dictée par celle du peloton, très lente. A l'opposé d'une allure trop rapide, on a vraiment tendance à se laisser endormir par le rythme de la masse de coureurs. Il y en a encore tellement autour de nous que ça en est parfois intimidant ! La difficulté dans ces conditions étant de choisir un compromis entre bonne allure, forcément usante à la longue et attitude plus conservatrice. En règle générale, je mène notre trio à une bonne allure de marche rapide dans les côtés et Benji et François, meilleurs descendeurs que moi, emmènent dans les descentes, souvent très techniques. Ça nous permet de conserver une bonne dynamique et de commencer à beaucoup doubler !

    En arrivant au troisième ravitaillement, j'ai l'impression que nous dictons enfin nos propres allures de course. Nous sommes pourtant partis depuis plus de 5h et avons fait 39 kms pour 1100 m de dénivelé. La section qui se présente devant nous est de nouveau vallonnée avec notamment 3 belles côtes en forêt. Cependant, la tendance globale est maintenant clairement à la descente. Autre changement, la boue se fait plus rare sur nos chemins : ceux-ci sont au contraire très compactes. Les muscles des cuisses et les articulations sont encore plus mis à contribution ! Que ce soit François, moi et surtout Benji, nous nous sommes tous les 3 fait des frayeurs avec de torsions de cheville sur ces sentiers décidément pas facile à appréhender. Mais les jambes répondent encore bien et le cardio, comme depuis le début de la course, reste très bas. 

    Le quatrième ravitaillement dans la toute relative mais salvatrice chaleur du gymnase de Soucieu-en-Jarrest coïnciderait presque avec la fin de l'échauffement et le début des choses sérieuses. Dans cette optique, nous prenons le temps de recharger les batteries et les gourdes avant de repartir pour le dernier semi-marathon. Les paysages traversés évoluent : de moins en moins de coureurs nous entourent et les champs et forêts laissent placent aux vergers de la vallée du Rhône que l'on longe par des chemins plus larges voire des routes. D'après mon analyse du profil, il nous reste 4 difficultés, chacune espacée d'environ 5 kms. Ça nous fait de bons points de repère ! Aussi, on commence à évoquer l'arrivée mais ce sujet comme celui du chrono final semblent tabous ! Superstition pour ne pas se porter la poisse ?!? C'est vrai que l'on n'est pas à l'abri d'un pépin, d'une cheville tordue, d'un genou bloqué, etc.. On s'interdit donc de voir plus loin que le prochain ravitaillement car nos foulées sont de plus en plus heurtées, les genoux montant de moins en moins haut et les chevilles se faisant de plus en plus rigides. Pourtant, l'allure est très correcte, autour de 11 à l'heure sur les portions plates. En terme de dynamique, nous continuons de doubler de monde. Et c'est Benji qui dicte le rythme dans ces portions roulantes, François et moi tachons de rester dans sa foulée. Je me sens plus à l'aise dans les montées, François dans les descentes, Benji partout ! Il a un sacré moteur !!!

    Dernier ravitaillement à Chanopost, à 10 kms de l'arrivée, dernier Fromage-Saucisson / Chocolat-Banane. Dernière soupe, dernier coca, Et on repart de plus belle ! A l'approche de Lyon, l'ambiance continue de changer. Le ciel rougit avec le lever du soleil sur Lyon. La rosée du matin se dépose sur les pelouses des immenses résidences de l'agglo lyonnaise. Un léger brouillard réapparaît. Benji brise le silence et nous fait part de son impression de se réveiller après une nuit de rêve. Effectivement, quelle nuit ! On commence à réaliser qu'on est en train de faire une super course avec une superbe gestion ! Et on continue de filer à vive allure vers la halle Tony Garnier. Les descentes me deviennent plus pénibles et j'ai du mal à suivre Benji et François qui semblent dérouler. La dernière montée à côté du viaduc de Beaunant, à 5 kms de l'arrivée, me ferait presque du bien malgré ces 16 % ! Et puis surprise, deux kilomètres plus loin, ça remonte dans le parc de la Mulatière. Pour mon plaisir mais pas celui de François qui fataliste croit à une blague. Dernière descente qui finit sur un escalier de 200 marches avalées deux par deux. Cadeau de l'orga pour finir d'achever les quadri sans doute. Traversée de la Saône, passage devant le nouveau musée des Confluences puis traversée du Rhône avec en ligne de mire, la halle Tony Garnier. A 300 mètres de la ligne, on commence déjà à s'enlacer et à courir bras dessus – bras dessous. Je choisis ce moment pour leur annoncer qu'Adèle attend un petit garçon. 

    Il y a donc beaucoup d'émotions en passant la ligne d'arrivée ! Ce fut long. Pas toujours facile. Il a fallu s'accrocher ! Certainement comme à la lecture de ce compte rendu ! Mais comme pour tout, quand on va jusqu'au bout, on a toujours des surprises et de belles choses à partager !!! Merci pour vos messages ! A très bientôt à l'entrainement ! 

     

     

     

     

     

  • Un grand bravo thumb upet bonne recup'! Ca donnerait (presque) enviebig grin

  • Bravo Simon, et merci de m’avoir fait vivre un peu la course par ton récit . Pour ma part, j’ai du renoncer car pas assez récupéré de ma crève… mais je me réconforte grâce aux souvenirs de 2013 et par la lecture de ton post ! Bonne recup !

  • super et bonne récup thumbs up

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